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27. August 2010

Pour nos amies de la Romandie!

20e anniversaire de El Tucan! 1990 – 2010

Le temps s'est écoulé à une vitesse incroyable.

C'est en septembre 1989 que moi, Peter Höltschi, j'ai décidé de fonder une entreprise dont l'objectif était d'acheter de l'artisanat latino-américain directement auprès des producteurs en Amérique Latine et de le vendre sur les marchés en Suisse.

Cette idée m'est venue à la suite des différents voyages que j'ai entrepris en Amérique Latine entre 1984 et 1989. Nos voyages étaient non conventionnels à plus d'un titre. Nous nous déplacions autant que possible en auto-stop ou à pied. Cela nous a permis d'entrer en directement en contact avec toutes sortes de gens et nos chemins nous ont conduits jusqu'à des villages qui ne voyaient que rarement des touristes. Au début, la spontanéité, l'ouverture, la cordialité de ces gens simples de la campagne et leur hospitalité nous demandaient parfois un temps d'adaptation, à nous qui venions de Suisse. Des liens d'amitié se sont ainsi tissés et, aujourd'hui encore, ils constituent la base de El Tucan.

En 1989-90, l'artisanat latino-américain connaissait son âge d'or. En Amérique du Sud, que ce soit au Pérou, en Equateur, au Venezuela ou en Colombie, l'artisanat, avec ses produits traditionnels de vannerie, poterie, sculpture sur bois, tissage, etc., était florissant et de nombreux "nouveaux" produits arrivaient sur le marché. Les différents artisans s'inspiraient et se motivaient les uns les autres et les marchés du monde entier profitaient de tous ces beaux produits.

L'artisanat connaissait aussi une nouvelle prospérité en Amérique Centrale, et plus particulièrement au Guatemala. Alors que les terribles années de guerre entre 1980 et 1983 étaient encore proches, la population voyait poindre une aube nouvelle.

Dans des régions comme Totonicapan et Nahuala, le cliquetis rythmé des métiers à tisser résonnait dès l'aube dans les villages et ne taisait pas avant le soir. Les tissus guatémaltèques multicolores réjouirent le monde de leurs teintes joyeuses.

Des touristes, mais aussi des acheteurs venus du monde entier parcouraient le Guatemala à la recherche de ces beaux produits. Comme des mouches sentant le miel, ils envahissaient les lieux touristiques t els que Panajachel et Antigua. Le dimanche ou le jeudi matin, les bus vers Chichicastenango étaient pris d'assaut. Tout le monde voulait être le premier au marché pour faire de bonnes affaires.

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BILD: Juvencia Euan de Mayapan, Yucatan, Mexique, en visite à la foire d'automne à Bâle

 

Le déclin ou la naissance du 1er projet El Tucan

Alors qu'elle atteignait des sommets, la production textile guatémaltèque commença sa chute vertigineuse. De nombreux commerçants, désireux de s'assurer une part du gâteau, se disputaient le marché. Etrangers à la profession et sans rien connaître du métier, ils ouvrirent des stands et des magasins. Chacun voulait offrir les prix les plus bas et faisait fabriquer ses produits par divers intermédiaires dans des régions éloignées où les coûts étaient moins élevés.

Il fallait que ce soit bon marché! On économisait partout: sur la teinture, sur le coton, sur la couture et sur les salaires. Les produits bon marché inondèrent le marché. Les produits des années 1990 étaient du style "vite fait – mal fait – vite acheté – vite jeté".

El Tucan vécut cette évolution de très près. En effet, cette réalité guatémaltèque représentait le contraire de la philosophie de notre entreprise engagée dès sa fondation dans le commerce direct.

Le commerce direct ressemble parfois à un jeu de construction. On recherche toujours des pièces, parfois pour constituer une nouvelle image, parfois pour compléter des éléments ou en développer d'autres.

En 1994, les premiers tissus El Tucan ont été produits pour la confection de vêtements pour enfants. Malheureusement, ces tissus reflétaient la réalité guatémaltèque en matière de qualité: ils déteignaient de manière épouvantable.

El Tucan apporta les connaissances techniques qui manquaient et une nouvelle production se constitua pas à pas. Le Guatemala et la Suisse s'unirent sur les plans de la production et du produit. Le succès ne fut pas immédiat. Parfois, la teinture était bonne, mais le tissage était mauvais. D'autres fois, le tissage était bon, mais la teinture était mauvaise. Nous produisions beaucoup trop de déchets et nous allions tout droit à la faillite car El Tucan couvrait toutes les pertes entraînées par ces déchets.

Notre engagement nous a valu beaucoup de sourires compatissants et d'incompréhension. La plupart des acheteurs internationaux ont quitté le Guatemala et achètent leurs produits bien moins chers en Asie.

Mais El Tucan continue sa route. Aujourd'hui, 20 ans plus tard, 20 personnes gagnent leur vie grâce à la production textile. Nous travaillons chaque jour pour que cela continue. Tout comme les teinturiers, les tisserands et les couturières, nous nous efforçons de fabriquer des produits dont les producteurs et les consommateurs puissent être satisfaits. Et pour longtemps!

La qualité n'est pas le fruit du hasard, mais le résultat de processus planifiés et maîtrisés! Le jeu de construction El Tucan s'est aussi complété dans les autres pays.

Le casse-tête des hamacs mexicains.

Le monopole des commerçants de Merida, établi depuis des dizaines d'années, était pratiquement impossible à briser. El Tucan mit sur pied un projet et s'approcha finalement du Secrétariat pour le développement social de l'Etat du Yucatan pour qu'il l'aide à le réaliser. Nous arrivions au bon moment au bon endroit et il en résulta une collaboration de cinq ans, de belles amitiés et un produit magnifique.
Et l'avenir?

D'année en année, l'Amérique Latine continue à s'appauvrir, les conditions de vie deviennent toujours plus difficiles. En Amérique Centrale surtout, le quotidien est marqué par la violence, les extorsions, et les enlèvements. La prospérité de l'artisanat a cessé depuis longtemps. Enormément de produits de mauvaise qualité submergent le marché. C'est frustrant pour tous ceux qui apprécient ce qui est beau.

 

Quelle est encore la place de l'art dans l'artisanat? L'artisanat est remplacé par la production manuelle en série et la touche individuelle et artistique disparaît.

Quelle est la clé de cette évolution? Où faut-il chercher son origine?

Chez l'artisan? Est-ce qu'il produit ce que demande le marché ou ce que le marché est prêt à payer?
Et le client? Est-il prêt à payer un prix qui correspond au temps passé à fabriquer une pièce unique? Est-il prêt à regarder en coulisse?

Chez El Tucan, nous restons fidèles à notre philosophie et nous verrons où ce chemin nous mènera.

Nous vous remercions, chers clients, pour votre soutien fidèle et nous réjouissons de vous rencontrer lors des marchés. Ou rendez-nous aussi visite sur le site www.eltucan.ch pour prendre des nouvelles et pour dialoguer avec nous!

 

Peter Höltschi et l'équipe de El Tucan

Vielen Dank an Madame Marie-Andrée Beuret , welche uns am Marché Concours getroffen hat und sich  spontan für diese Übersetzung entschlossen hat. SUPER, vielen herzlichen Dank

 

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